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Publié le 27/04/2017
Si les ouvrières peuplent la ruche toute l'année, il n'en est pas de même pour les mâles. Les faux-bourdons ont leur saison reine : le printemps.
Le bourdon (bombus terrestris) est un excellent pollinisateur et joue un rôle important dans la fécondation de nombreuses espèces végétales. Il est notamment utilisé dans le cadre de l’agriculture raisonnée (dans les serres de fraisiers ou d’aubergines par exemple). Mais il n'est en rien une abeille !
De grande taille (environ 22mm), vous reconnaitrez son corps velu et trapu, de couleur noir et jaune (il peut également porter des motifs blancs ou oranges). Signe distinctif : sa pilosité abondante
Comme le frelon, son vol est bruyant (connaissez-vous l’opéra de Nikolaï Rimski-Korsakov dont est extrait « le vol du bourdon » ?), nous avons donc une tendance naturelle à le craindre. A tort : il n’est pas agressif et ne piquera son dard que par auto-défense (tentative d'écrasement) ou lorsque l'on dérange son nid.
Le faux-bourdon est un "faux-ami" ! Puisqu'il désigne en réalité l'abeille mâle. Aucun lien de parenté avec les bourdons donc. On le reconnait facilement à sa grande taille (environ 18mm), son gros abdomen à bout carré plutôt que pointu et à ses gros yeux noirs globuleux.
Il est issu d'un oeuf non fécondé, c'est-à-dire qu'il contient uniquement le patrimoine génétique de la reine qui l'a pondu.
Le faux-bourdon :
Mais que fait-il alors ? Il contribue au maintien de la chaleur dans la ruche, consomme 4g de miel par jour et féconde la reine en début de saison ! Qu'elle soit de sa propre ruche ou de celle de la voisine.
Il est aisé de dire que le faux-bourdon a la belle vie, naissant pour accomplir une seule tâche : se reproduire. Mais à y regarder de plus près, sa situation n'est peut-être pas si enviable.
Le rituel de l'accouplement : quand vient l'heure de la fécondation, les mâles forment un nuage et se lancent dans une course effrénée dans le but d'atteindre la reine. Lors du vol nuptial, l'appareil génital de l'abeille mâle restera accroché à la reine, se séparant ainsi de l'abdomen du faux-bourdon. A la manière d'une ouvrière qui verra son abdomen arraché après avoir piqué un étranger, le mâle mourra dans les minutes suivant le coït.
Le vol nuptial
Peut-être vaut-il mieux éviter de se reproduire, pour rester en vie alors ? Pas si sûr. Car une fois l'été passé, un bien triste sort attend ces mâles... Mais laissons-les profiter du printemps sans angoisse, nous vous reparlerons de leur destinée dans quelques mois !
Sylvia Caron