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Publié le 29/11/2019
Cette fin d'année 2019 marquera un tournant pour le monde apicole. Une étude publiée par trois chercheurs français met en alerte les apiculteurs urbains sur les dangers d'implanter de trop nombreuses ruches en ville.
Selon la mairie de Paris, environ 700 ruches peuplent les toits et jardins de Paris (plus d'un millier estimées par la filière apicole). Lise Ropars, Isabelle Dajoz et Benoît Geslin, chercheurs en écologie, ont observé l'ensemble des pollinisateurs parisiens durant 3 ans. Leur constat : un déséquilibre inquiétant dans leur répartition. La place prépondérante prise par l'abeille domestique (50% d’abeilles domestiques contre 26% de sauvages - le reste étant d’autres espèces d’insectes) engendre un épuisement des ressources florales et va à l'encontre de l'équilibre naturel dont nous avons besoin.
Chaque famille de pollinisateurs nous est essentielle, car toutes ont leur spécificité : "On observe que le rendement de très nombreuses espèces de plantes cultivées va être dépendant de la diversité des pollinisateurs. Si vous avez des tomates ou des poivrons sur votre balcon, vous n'aurez pas de rendement sans abeilles sauvages, car les abeilles domestiques ne sont pas capables de butiner ce type de fleurs", analyse Isabelle Dajoz.
Sans compter que ces ressources spécifiques disparaissent également par notre faute. Nos excès (de pesticides, de désherbage intensif...) mènent à l'extinction d'espèces végétales, elles-mêmes indispensables à certaines espèces animales.
La réaction des médias ne s'est pas faite attendre. Car si l'on cite les villes qui ont désormais interdit l'installation de nouvelles ruches sur leurs territoires, les villes de Besançon ou de Metz avaient déjà mis ces restrictions en place en 2015, par bon sens, pour réguler l'arriver des abeilles domestiques. Mais que se passerait-il si davantage de communes, si Paris, interdisaient les ruches en ville ? A l'inverse, quel impact le retrait de ces millions de pollinisateurs aurait-il ?
De son côté, l'Unaf (Union nationale des apiculteurs français), détentrice du label APIcité qui récompense les politiques locales en faveur de la préservation de l’abeille et de la biodiversité, est plus modéré et propose d' "Améliorer la qualité et la quantité de la ressource alimentaire et des habitats favorables pour les pollinisateurs dans les espaces urbains ou non, plutôt qu'à refuser toute mesure qui conduirait à l’interdiction de ruches notamment dans certains milieux naturels".
Car retirer massivement les ruches bien installées en ville n'est pas la solution. Il est en effet important de désormais encadrer l'implantation de ruches en ville pour assurer l'équilibre de la biodiversité. Mais concernant les ruches déjà en place, voyons plus grand ! Essayons d'apporter un confort de vie optimal à l'ensemble des pollinisateurs en place en augmentant les points d'eau et les espaces floraux mellifères). Pour les entreprises qui souhaitent néanmoins retirer les ruches de leurs toits citadins, le déménagement en campagne est la solution à adopter. Que ce soit sur des terrains appartenant à la même entreprise, ou sur des fermes apicoles Label Abeille dédiées à la réimplantation et à l'étude des pollinisateurs.
Et surtout, encore une fois, voyons plus grand : essayons d'obtenir des informations fiables, chiffrées, afin de prendre des décisions en toute connaissance de cause : combien de ruches réellement implantées à Paris ? Pour combien d'abeilles domestiques ? Un nouveau métier se dessine à travers les lignes de cette polémique. Et il lui faut des outils de notre temps pour travailler. Le botaniste urbain aura besoin de ruches connectées.