Aucun produit
Produit ajouté au panier avec succès
Il y a 0 produits dans votre panier. Il y a 1 produit dans votre panier.
Publié le 04/03/2016
Il est une terre chinoise citée en exemple depuis quelques années. Une province dénuée d'abeilles dans laquelle les hommes endossent leur rôle de pollinisateurs. Le Sichuan.
Appelés “hommes-abeilles”, ces ouvriers grimpent aux branches de leurs arbres fruitiers pour en polliniser manuellement les fleurs. Une boite de chewing-gum vide autour du cou en guise de réservoir à pollen (séché au soleil et moulu), chacun dépose soigneusement sur chaque fleur quelques grammes de poussière jaune à l’aide d’une longue tige surmontée d’un coton, d’un filtre à cigarette ou d’une pointe d’effaceur scolaire.
Et les plus aguerris des ouvriers parviennent à polliniser toutes les fleurs d’un arbre en 30 minutes ! Mais le timing est serré : la floraison dans les vergers, couplée aux conditions météorologiques locales, s’étend sur à peine 15 jours. Pour faire face à ce calendrier restrictif, toute la région se mobilise et des saisonniers doivent être employés. Mais les salaires augmentent et les jeunes ne sont guerre attirés par ce genre de travaux fastidieux.
Les fruits présentés dans le reportage ci-dessus ne sont pas des poires, mais des nashis. Issus d'un genre Pyrus (poiriers), les fruits ressemblent visuellement à un croisement pomme/poire et sont principalement cultivés en Asie (Chine, Japon, Corée du Sud). Si vous en avez dégustés ces derniers mois, ils provenaient peut-être de la région du Sichuan ! |
|
Peu éduqués aux méthodes d’éco-agriculture, ces dernières décennies les ouvriers chinois ont eu la main lourde sur les produits phytosanitaires, pensant que plus ils pulvérisent de produit sur leurs cultures, meilleur en serait le rendement.
L'ironie de la situation n'échappe pas à Zhen Xiuqiong, femme-abeille de son état : son mari est apiculteur et ne souhaitent pas les emmener dans les vergers de son épouse, tant elle y répand des pesticides. « Si ses abeilles pollinisaient ici, elles mourraient ».
Pour pallier à ce phénomène de disparité des pollinisateurs et soulager les “hommes-abeilles”, des apiculteurs itinérants proposent de louer leurs colonies, à condition que les habitants se résignent à diminuer leur usage d'agents toxiques. Et, malheureusement, cette activité n’est pas réservée au continent asiatique : la démarche est déjà monnaie courante en Californie.
Car aux Etats-Unis aussi l’abeille se raréfie. 80 % de la production mondiale d’amandes provient de l’état de Californie. Mais la transhumance des abeilles, couplée à l’utilisation des pesticides toujours largement répandus, conduisent encore davantage à leur surmortalité.
Qu'en sera-t-il de nos abeilles françaises ? Nos apiculteurs devront-ils bientôt transhumer leurs ruches pour assurer une pollinisation décente aux quatre coins de la France ?
Les exploitants agricoles, quelque soit leur origine géographique, n’ont pas encore pris la mesure de leurs pratiques destructrices. La nature a tiré une première fois la sonnette d’alarme mais la prise de conscience semble encore bien loin, nos concitoyens préférant imaginer des alternatives invraisemblables plutôt que de changer un dixième de leurs habitudes.
Pour preuve, cette nouvelle vue de l'esprit :
Une invention sur laquelle des chercheurs américains planche depuis plusieurs années et contre laquelle Greenpeace se dresse : les abeilles-robots ! Cette vidéo fait froid dans le dos et semble tout droit sortie d'un film de sciences-fictions. Et pourtant...
Sylvia Caron
Sources : lemonde.fr, rtl.fr, wikipedia.org