Publié le 2017-04-06
Vendredi 7 avril 2017, journée mondiale de la santé. Vous êtes-vous déjà demandé quels seraient les effets de la disparition des abeilles sur notre santé ?
Car cela n’est plus à démontrer, la disparition des abeilles remettrait en cause un marché de plus de 153 milliards d’euros (soit presque 10% de la valeur de la production agricole mondiale) et amputerait un tiers de nos assiettes. Sans pollinisateurs, plus de pollinisation ! Et nos enfants n’entendraient plus les lancinants “mangez 5 fruits et légumes par jour”.
"Les équilibres alimentaires mondiaux seraient profondément modifiés (...) en cas de disparition totale des pollinisateurs : la production mondiale ne suffirait plus à satisfaire les besoins aux niveaux actuels. Les régions importatrices nettes comme l'Union européenne seraient plus particulièrement touchées", expliquent l'INRA et le CNRS.
Mais au-delà de la remise en question de la diversité alimentaire, quels en seraient les conséquences sur nos organismes ?
D’après une étude menée par l’américain Samuel Myers (Harvard School of Public Health), la raréfaction des fruits et légumes engendrerait des carences notables en vitamines A et B9 (acide folique), vitales pour les enfants et les femmes enceintes, et dont les taux anormalement bas peuvent provoquer cécité et malformations du système nerveux.
De plus, une augmentation des maladies non transmissibles (accidents vasculaires cérébraux, maladies cardiovasculaires, cancers) pourrait être causée par une sous-consommation de fruits, légumes, graines et noix.d'
La conjonction de ces facteurs serait alors à l’origine de 1,4 million de morts supplémentaires par an. L’équivalent des populations de Lyon et Marseille réunies.
Bien sûr nous parlons ici de liens directs entre la mortalité des abeilles et celle des hommes, via la chute de notre diversité alimentaire. Mais la disparition des pollinisateurs impacterait l'humanité bien au-delà de ces 3%. Comme l'aurait dit Albert Einstein "Si l'abeille venait à disparaître, il ne resterait à l'Homme que 4 années à vivre" (si nos bêtes n'avaient plus de fourrages pour se nourrir, nous n'aurions plus de laitages ou de viande non plus...).
Jusqu'à présent les impacts du syndrome de CCD se quantifiaient en euros, en pourcentages savants, mais pas en nombre de morts. De nouveaux chiffres qui devraient mettre en perspective l'interdiction des molécules incriminées.
Sylvia Caron