Publié le 2017-01-18
Il est des moments où l'on parle depuis si longtemps d'un sujet qu'on en oublierait presque le point de départ. Depuis quelques années déjà, les médias se sont emparés du sujet "abeilles" à coup de Loi Biodiversité et d'interdiction de pesticides. Mais l'heure est peut-être venue de faire le point sur tout ça ; suivez-nous...
C'est un fait, la reproduction des plantes à fleurs se fait à 80% par les insectes pollinisateurs. En se posant sur les fleurs pour les butiner, du pollen s'accroche à leurs pattes et les suit dans leurs voyages, jusqu'à se déposer sur une autre fleur. Ainsi fécondée, la fleur donnera naissance à un fruit.
Les autres végétaux sont pollinisés par le vent ou auto-fécondés.
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Sur 1330 espèces de plantes utilisées par l’homme, plus de 75 % nécessitent l’intervention d’un pollinisateur, parmi lesquels les fruitiers (cerisier, pommier,framboisiers..) et les cultures maraîchères (melons, courgettes…). Car beaucoup de légumes dont nous ne consommons pas les fruits (salades, poireaux, oignons...) doivent tout de même être pollinisés pour former leurs graines !
Le reste suivra ! Le coton de nos vêtements, les fleurs de nos jardins... Certains paysages disparaitront au profit de végétaux non-dépendants des abeilles, comme les conifères, politisés par le vent.
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Bien sûr, quand nous ciblons les abeilles, nous parlons en réalité des insectes pollinisateurs dans leur ensemble : bourdons, papillons... Tous jouent un rôle déterminant dans l'équilibre de nos écosystèmes, mais tous souffrent des mêmes maux. Ces pollinisateurs sauvages étant bien plus difficiles à étudier que l'abeille dite "domestique", les yeux se tournent vers notre petite préférée. Mais c'est bien toute la biodiversité qui souffre.
Oui. Nos fruitiers seront pollinisés à la main par les ouvriers agricoles comme c'est déjà le cas en Chine... Les rares abeilles survivantes seront "exploitées" et leurs ruches déplacées de vergers en vergers pour pallier le manque d'abeilles naturelles, comme pour la culture d'amandiers en Californie.
Il est urgent d'agir concrètement, sans attendre une décision des pouvoirs publics. Après tout, puisque l'abeille nous est essentielle à tous, pourquoi ne pas s'emparer nous aussi du problème ? Pour cela, un moyen simple existe : équiper les apiculteurs de ruches connectées. Une façon rapide et efficace de réduire la mortalité des abeilles en suivant leur santé à distance et en temps réel. Preuve que la technologie et la mode des objets connectés peut parfois servir une cause juste et universelle.
Sylvia Caron